Communiqué de Presse du 09 avril 2018 :

Méthasânon, rien n’est joué….

Certes, l’arrêté autorisant l’usine Méthasânon a été signé par le Préfet. Cependant, il est certain que cette décision ne fait pas l’unanimité. Ainsi, les opposants, qui se sont manifestés tout au long de ce projet, restent mobilisés et n’entendent pas pour autant baisser les bras. Ils comptent bien déposer un recours gracieux auprès de Monsieur le Préfet et étudient toute voie légale de contestation dudit arrêté, en se réservant notamment la possibilité d’exercer également un recours contentieux devant le Tribunal administratif.

Autant dire que rien n’est perdu pour ceux qui veulent encore préserver ce site qui présente un grand intérêt paysager. En effet, l’usine occupera 3 hectares de terre agricole en pleine campagne (3 cuves de 44m de diamètres et de 8 mètres de haut, ainsi qu’un bâtiment de 80m de long et de 11 mètres de haut) et défigurera une zone touristique (voie verte et fluviale très empruntée) à proximité du seul château remarquable du territoire du Sânon (Bauzemont). Par ailleurs, ce projet bénéficiera d’une aide de 2 millions d’euros d’argent public (sans compter les exonérations fiscales diverses et le prix d’achat artificiel du gaz produit) qui iront directement dans les caisses des investisseurs privés du projet. L’opposition rappelle également le choix de l’emplacement de la future usine entre 3 conduites de produits inflammables et explosifs (éthylène et gaz). Et ce, alors même qu’elle présente de sérieux risque d’incendie et d’explosion et que la règlementation en vigueur à cet endroit restreint drastiquement les possibilités de construction. Cherchez l’erreur ! Tout est encore possible également pour prévenir tous les désavantages aujourd’hui largement connus de ce type d’installation : mauvaises odeurs, augmentation du trafic routier (par le passage journalier de nombreux camions), risque de pollution des eaux, des sols et de l’air, dévalorisation des maisons pour les riverains, détournement des terres agricoles (par la production de maïs destinée à alimenter le méthaniseur) bref une ineptie qui n’a rien d’écologique.

En outre, les porteurs de projet n’ont jamais tenu compte des inquiétudes et des propositions constructives formulées par la population. Dans son rapport, la Commission d’enquête de la seconde enquête publique relative à ce dossier, s’étonnait d’ailleurs de cette attitude en relevant : «Le mémoire fourni par les porteurs de projet n’a pas été d’une grande utilité puisqu’il s’est contenté de renvoyer au dossier initial comme si les observations du public ou les interrogations des commissaires enquêteurs ne méritaient pas d’être prises en compte avec sérieux et considération, comme si les observations laissées par les intervenants ne méritaient pas d’être prises en compte à hauteur de leur importance ». Ils pourraient bien maintenant être surpris par la ferveur et les ressources de la démocratie locale pour protéger son cadre de vie.

Terrain choisi pour l’implantation du site (vue du paysage depuis Bauzemont).