Aujourd’hui le temps était changeant, le ciel magnifique, nous sommes allés, faire des photos de Bauzemont, de cette campagne que nous aimons tant, de ces paysages que tout à chacun admire que ce soit en voiture, à pied, à vélo, en roller, à cheval, en bateau ou en canoë. Pourtant,  ici pourrait s’élever une usine de méthanisation, ses 3 cuves de 40 mètres de diamètre et son bâtiment de 11 mètres de haut et 80 mètres de long.

C’est beau n’est-ce pas? On entend les oiseaux chanter et on y sent l’odeur de l’herbe humide, de la terre après l’averse. Sauf qu’ici surgira peut-être une usine……..

Mais désormais, nous ne sommes pas les seuls à nous en émouvoir. Les riverains qui ont choisi d’habiter ce petit village reculé mais fréquenté par tous les amoureux du territoire du Sânon, s’opposent clairement à ce projet qui met en péril leur cadre de vie, NOTRE cadre de vie. Depuis, les pancartes pour crier leur mécontentement sont apparues un peu partout dans le village, dénonçant ce faux projet vert.

Parce que Bauzemont doit rester un des emblèmes du Sânon : les méandres de son canal et les bateaux qui passent l’écluse, ses moutons paisibles, ses vergers, ses haies, ses buissons, ses arbres et ses bocages (qui ont eu tendance à être éradiqués partout où l’agriculture intensive et les grosses exploitations se sont installées, unifiant la nature en un paysage monocorde éliminant les réseaux de trame verte dont on découvre tous les bienfaits pour le maintien de la biodiversité), sa piste cyclable au bord de l’eau et les familles à vélo, ses ânes, son ruisseau, son grand et son tout petit pont de fer, son château, les flâneurs du dimanche, ses allures de peinture impressionniste, les Vosges qui apparaissent en toile de fond les jours de pluie (comme aujourd’hui) et la douceur de la vie à la campagne. Une fierté, un plaisir auquel personne n’a envie de renoncer!!

 

Et puis la pluie s’est remise à tomber, des trombes d’eau et nous sommes repassés devant le site choisi pour installer la potentielle usine à gaz et nous nous sommes demandés ce qu’il adviendrait si comme aujourd’hui l’eau ruisselait jusqu’en contrebas jusqu’au canal, jusqu’au Sânon alors que des tonnes de fumier seraient entreposés là sans couvert ? Qu’emmènerait-elle avec elle toute cette eau, qu’infiltrerait-elle dans le sol ? Sur ces questionnements, nous avons quittés la RD2 et ses effluves de nature mouillée en espérant qu’elle ne soient jamais remplacées par des émanations nauséabondes……..