Vous aimez les contes de fées ? Voici deux belles histoires d’usines à gaz qui malheureusement n’aident pas réellement à faire de beaux rêves. Cela dit, histoire de ne pas vous faire enfumer (c’est le cas de le dire), on vous en conseille la lecture :

 

1. La belle histoire de l’usine à gaz

Il était une fois, dans le fief meurthe et mosellan du Sânon, à Einville au Jard précisément, une agriculture toujours plus intensive et productiviste. Sous prétexte de mises aux normes sanitaires, et sous couvert d’amasser toujours plus de blé, 22 exploitations agricoles eurent l’idée un beau matin de transformer la merde en or. Point d’alchimie là-dedans ; du fumier, du lisier, l’idée de méthanisation était née. Peu de temps après, trois bonnes fées se penchèrent sur le berceau de l’heureux projet ‘Méthasânon’. Chacune de ces fées déposa au pied du tout petit lit de 3ha, un présent, au nouveau-né.

La fée Toiplaisiraveclargentpublic sortit son ardoise magique et promis un chèque d’1.8 millions d’heureux, d’euros pardon. Cette somme modique, la fée Toiplaisiraveclargentpublic ne voyait pas ce qu’elle pouvait en faire de mieux, c’était assurément le meilleur usage que d’aider avec l’argent de tous, 22 pauvres parents désœuvrés et sans le sous. Après tout, il faut bien qu’ils travaillent ces pauvres parents.

La fée Moirêveravectonenergieverte offrit au bébé un spray magique : une simple pression dessus et il se dégage du berceau une délicieuse odeur d’énergie renouvelable. Psccht et tout le monde trouve ce projet fantastique et révolutionnaire, les incohérences et les risques n’existent pas. Encore une inhalation, pschtt, politiques et population ingurgitent tout ce qu’on leur raconte : plus d’énergie produite sans aucune pollution, plus besoin d’engrais chimiques, créations d’emploi, 4 bâtiments énormes vont sortir de terre pour embellir le paysage. 120 tonnes de fumier manipulés tous les jours, avec tracteurs, remorques et camions ? Il suffit d’asperger et soyez rassurés, ça ne changera rien à votre tranquillité. La bouse ça sent bon, tout est merveilleux. Assurément, un bien beau cadeau !

Enfin, la fée nouspousserdumaispourlebruler, d’un coup de baguette magique autorisa le gaspillage de denrées alimentaires. Comment ça le fumier et le lisier ne produisent pas ou très peu de méthane ? Abracadabra, et hop, la loi de transition énergétique autorise l’ajout dans le méthaniseur de 15% de maïs cultivés spécialement pour l’occasion. 180ha de maïs vont nourrir chaque année une poubelle plutôt que des humains ou des animaux ? Le gaz vert c’est l’avenir ! Quel beau présent et quel beau futur…

Bien né, pavé de bonnes intentions et choyé par le pouvoir politique, le beaucoup trop grand méthasânon se rend en préfecture pour obtenir tous ses papiers. Pour cela, son enquête publique se déroule du 12 juin au 13 juillet 2017, suite à quoi bien entouré, il espère obtenir une gentille autorisation pour devenir enfin une installation classée pour la protection de l’environnement, une magnifique et gigantesque usine à gaz.

Méthasânon, grandit encore et encore, toujours plus avide de déjections et d’argent sonnant et trébuchant, et il vécut heur—————————————   STOP ! ————————————— Si vous croyez aux contes de fées, vous pouvez rester les bras croisés. Sinon, si comme nous, vous pensez que dans la réalité ce n’est pas aussi simple, alors mobilisez-vous contre ce projet qui met en péril notre cadre de vie.

Rejoignez Grain de Sâ sur www.graindesa.fr signez la pétition

 

2. Le cochon qui se mord la queue (Canard Enchaîne du 19 août 2015 mais toujours autant d’actualité)